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En juin 2022, le parc français des pompes funèbres comprend 7 coopératives funéraires.

La 1ère coopérative s’est implantée sur Nantes en 2016. Les suivantes sur Rennes, Bordeaux, Dijon, Tulle et Caen.

Sur la métropole lilloise, la 1ère Coopérative Funéraire des Hauts de France, la 7ème de l’hexagone, a ouvert à Marcq-en-Baroeul en janvier 2022.

Les Coopératives Funéraires en France

 

 

 

1 création est prévue sur Angers

8 projets sont au stade de préfiguration

14 projets sont à l’état d’idée

3 projets sont en veille

Plusieurs projets sont à l’étude sur le territoire : Bayonne, La Roche sur Yon, Lyon, Nancy, Orléans, Strasbourg et Valence.

L’idée fait son chemin : Montpellier, Ploërmel, Poitiers, Saint-Etienne, Toulouse, Auray, Millau ou encore Clermont-Ferrand.

L’essaimage des coopératives funéraires se poursuit sur l’intégralité du territoire.

Pour gagner en efficacité, accompagner, s’entraider les uns les autres, tirer profit de l’expérience des autres et mutualiser le savoir et les connaissances, les coopératives, associations et collectifs peuvent choisir d’adhérer à la Fédération des Coopératives Funéraires Française (FC2F) dont le siège est basé au sein de la Coopérative funéraire SYPRES de Bordeaux. Fédération qui s’est créée en janvier 2021.

Les coopératives funéraires et associations de préfiguration ont élaboré la FC2F afin de faire le lien entre les initiatives existantes et porter la voix du modèle auprès des instances représentatives.

Fédération des Coopératives Funéraires Française

Les coopératives sont un modèle économique applicable à tous les produits et prestations qui se déploient dans toutes les branches du commerce (agricole, formation, service).

L’univers des pompes funèbres suit les évolutions sociétales.

Il n’est donc pas faux de prétendre que les coopératives sont un acteur indissociable de l’économie française de 2022.

Toutes les coopératives doivent respecter les règles définies par l’Alliance coopérative internationale. Ces règles sont stipulées dans les 7 principes coopératifs suivants :

  1er principe : Adhésion volontaire et ouverte à tous

  2e principe : Pouvoir démocratique exercé par les membres

  3e principe : Participation économique des membres

  4e principe : Autonomie et indépendance

  5e principe : Éducation, formation et information

  6e principe : Coopération entre les coopératives

  7e principe : Engagement envers la communauté

C’est sans doute parce que l’ensemble des fondateurs de coopératives funéraires, présidents, coopérateurs, porteurs de projet, collaborateurs sont sensibles à l’économie solidaire et sociale, aux valeurs humaines et aux évolutions environnementales qu’ils se sont orientés vers le modèle coopératif pour leurs pompes funèbres.

Bien-entendu, ce concept ne peut exister que s’il répond aux besoins des femmes et hommes qui souhaitent vivre ou faire vivre des funérailles autrement, se ré-approprier l’organisation des obsèques.

D’où vient ce concept de Coopérative Funéraire ?

Le concept des coopératives funéraires est né au Québec et il a inspiré les fondateurs des premières coopératives françaises. Ces coopératives funéraires québécoises ont d’ailleurs accueilli les premiers porteurs de projet qui ont appris du système québécois pour l’implanter en France, avec une version spécifique à la culture française, aux us et coutumes régionales, à la législation funéraire française et aux demandes des familles, …

Québec

De l’autre côté de l’Atlantique, chez nos cousins québécois,

Le mouvement des coopératives québécoises a été créé pour proposer une alternative aux pompes funèbres présentes sur le territoire qui appliquaient des prix exorbitants ne permettant pas aux plus démunis de prétendre à des obsèques dignes.

C’est une collaboration entre religieux et laïcs qui a permis la naissance de ces coopératives funéraires au début des années 40. La 1ère coopérative a vu le jour en 1942, l’implantation des coopératives étant facilité par les liens entretenus par les paroisses et les fondateurs des coopératives.

D’ailleurs, certaines des premières coopératives ont installé leur salle d’exposition dans les sous-sols des églises.

Ensemble, coude à coude, laïcs et religieux ont travaillé pour permettre à tout à chacun de choisir les funérailles en fonction de ses convictions spirituelles, religieuses, et/ou de ses moyens financiers.

Mais c’est à partir des années 70, en réaction à un marché en pleine inflation, que la majorité des coopératives a vu le jour.

Les multinationales américaines investissaient dans le marché funéraire québécois et engendraient alors 2 impacts négatifs :

  • Fuite de cette économie au profit des USA,
  • Augmentation du montant des funérailles de manière exponentielle.

Pour contrecarrer les achats des pompes funèbres par les américains, les coopératives funéraires québécoises se sont regroupées en créant une fédération en 1987.

Cela a permis un pilotage transversal avec une analyse des besoins et un développement des services et prestations. C’est à partir de ce moment, que les missions d’information, d’éducation et de partage sur les rites funéraires se sont développées pour communiquer les connaissances et diversifier les prestations et services proposés.

 Le mouvement des coopératives funéraires n’a eu de cesse de se déployer, d’évoluer et de répondre à la demande pour être aujourd’hui un acteur important de l’univers funéraire québécois.

Nous retrouvons également des coopératives funéraires aux États-Unis, au Pérou, dans quelques pays d’Amérique du Sud et en Grande Bretagne.

Ce modèle est la genèse des Coopératives Funéraires françaises, adapté aux mentalités de notre pays et de nos régions.

La France

L’implantation des Coopératives Funéraires en France : une alternative aux pompes funèbres «classiques ». Oui mais pour quelles raisons ?

-> L’objectif initial des coopératives funéraires est d’accompagner les familles, les amis, les proches dans la personnalisation de la cérémonie d’hommage du défunt, selon les volontés et pour respecter la personne qu’il ou qu’elle était. Les coopératives funéraires répondent à leurs demandes et mettent tout en œuvre pour adapter la cérémonie en fonction des besoins, valeurs, souhaits. Elles ouvrent le champ des possibles.

-> Le modèle économique coopératif permet une prise de conscience humaine, sociétale et citoyenne qui répond aux besoins et aux valeurs de chaque personne.

 

-> Le partage et la pédagogie sont des missions fortes des coopératives funéraires. Tel l’accompagnement à la réflexion des volontés, du déroulé des funérailles, ou encore l’information sur la réglementation funéraire et l’orientation vers des professionnels du deuil. Les coopératives favorisent des moments d’échanges et de convivialité en organisant des conférences ou des visites de lieux funéraires.

-> Les coopératives n’ont pas de but lucratif. Leur objectif est d’être rentable pour assurer leur pérennité. Tout bénéfice est réinvesti pour améliorer ou développer les services et équipements et, si cela leur est possible, elles contribuent aux funérailles des plus démunis. Pour cela, elles pratiquent la transparence des prix justes sans proposer un tarif « low-cost » du funéraire. La mission des coopératives est d’aider à l’organisation des funérailles, c’est une mission d’accompagnement. La priorité des employé(e)s est d’établir un lien de confiance avec les familles. C’est pourquoi il n’existe pas de prime commerciale à la vente dans les coopératives funéraires.

> La gouvernance est fonction de la forme juridique de la coopérative (SA, SAS, SARL, SCIC, SCOP, …). Le collectif élit un(e) président(e), parfois un CA, un bureau ou un comité de pilotage, le tout sous les règles de la démocratie. Les coopératives funéraires proposent une ouverture à l’adhésion volontaire à tous. Les sociétaires ou coopérateurs achètent une ou plusieurs part(s) ce qui leur confère une seule voix lors des prises de décision. Il n’y a pas de réversion de plus-value aux actionnaires.

-> La prise en compte environnementale à travers :

   – La provenance du bois des cercueils, la préférence pour les tissus 100% coton pour les capitons

   – La vente de cercueils en carton recyclé (fibres de cellulose)

   – L’achat de produits locaux (urnes en céramique, en grès ou en bois)

   – Un fort ancrage territorial, local ou national

   – Les déplacements et l’utilisation du vélo ou des transports en commun pour effectuer les démarches administratives.

Voilà l’ADN même des Coopératives Funéraires.

Leur mission : proposer des funérailles autrement.

L’essentiel : accompagnement, respect, transparence et confiance.

Rédigé par Severine MASUREL

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